Je suis un.e éveillé.e

Sierra est une magicienne, sa capacité à manipuler le mana s'est révélée durant son adolescence et a été cachée le plus longtemps possible avant qu'elle cherche à rejoindre une corporation. Dompter ses pouvoirs aura toujours été une question de vie ou de mort, ces derniers se manifestant sous la forme d'explosions incontrôlées et drainant drastiquement son énergie. La plupart du temps, ce phénomène survenait surtout dans son sommeil.

Après avoir rejoint la Völva, Sierra s'est ancrée dans une tradition hermétique classique. Rat de bibliothèque, une approche plus rationnelle de la magie lui a permis de se rassurer et de comprendre ce qu'elle ne maitrisait pas. Plutôt vieux jeu, elle a toujours nourri une certaine curiosité pour l'histoire, une certaine admiration pour les anciennes divinités déchues. C'est naturellement qu'elle s'est dirigée vers la tradition classique.

Avant d'être congédiée par la Völva, Sierra faisait partie d'un groupe magique spécialisé dans la divination. Elle a eu l'occasion de passer elle-même un rituel d'initiation et fait depuis des rêves prémonitoires qui contiennent des éléments lui permettant de comprendre (plus ou moins bien) le futur. Elle a depuis quitté ce groupe de magiciens.

Si elle n'a pas toujours été en paix avec ses pouvoirs, elle les considère aujourd'hui comme ses plus fidèles alliés.

Histoire

10am : le bipbip tonitruant du réveil la force à ouvrir les yeux, le dispositif est programmé pour s'arrêter quand son organisme se met à s'éveiller, pourtant ça continue de sonner. Sierra se redresse dans une masse phénoménale de cheveux et de jurons matinaux, il est beaucoup trop tôt. Le bipbip s'arrête enfin, soupir. C'est pas humain de se lever aussi tôt tout en gérant un commerce de nuit, pas humain du coup. Le premier objectif, c'est se faire un café. Ou trouver du café, après tout ça fait un moment qu'elle a pas pris le temps d'en commander. Elle a plus le temps de rien, ça lui rappelle quand elle est arrivée ici. T'avais quoi ? 17 ans ? Sierra secoue la tête, ça ressemble à une éternité et ça la fatigue encore plus rien qu'en y pensant. Personne savait vraiment d'où elle venait, elle se souvient d'avoir atterri dans un club où on lui a rien demandé si ce n'est son nom, son âge, et si ça lui semblait ok de se prostituer.
"T'as une sale tronche, la nouvelle. Ça fait combien de temps que t'es sur les routes ? Non attends, je m'en fous. T'es venue chercher du travail ?"
La machine à café crache un liquide plus proche de l'eau que de la boisson qu'elle attendait, elle grimace. Non, elle venait pas chercher de travail. C'est peut-être quand elle a répondu "oui" malgré tout qu'elle a véritablement commencé à mentir.

11am : le club ouvrira qu'en fin de soirée, c'est à se demander ce qu'elle fout debout si tôt. C'est ce que tout le monde a l'air de se demander en tout cas quand elle bat le goudron du Tumatauenga de ses bottes super hautes aux talons super hauts. Sans regarder personne parce qu'il est trop tôt et qu'elle est limite devenue phobique du soleil à force de vivre la nuit. Le soleil de ce monde pollué, il est dur à regarder. C'est ce qu'elle se disait déjà à 20 piges, quand elle sortait d'un énième immeuble après une énième nuit et qu'elle rentrait complètement démoralisée.
"Faut que t'arrêtes ça.
Qu'il lui disait à chaque fois qu'ils se voyaient, et Sierra elle savait pas quoi lui dire si ce n'est :
- Je peux pas."
C'est à ce moment qu'elle est tombée enceinte, tout le monde s'est dit qu'elle avait fait la connerie de sa vie mais elle se voyait pas continuer seule dans un monde qui lui correspondait aussi peu. Avoir un être qui serait toujours plus ou moins dépendant d'elle, ça lui plaisait. Elle l'a plus jamais revu quand elle lui a dit, sans doute trop terrifié que ce soit lui le daron de la future engeance qu'elle mettrait au monde. Tant pis, les hommes ça part tout le temps. Elle avait fini par comprendre.

12pm : c'est une drôle d'ambiance que celle d'un club complètement vide, y a des effluves de fêtes terminées qui continuent de flotter, des restes de la soirée passée qui trainent partout. Elle a intégré officiellement la Völva à 25 ans, a réussi à trouver quelqu'un de suffisamment con pour l'épouser avant ça, lui faire croire qu'ils seraient un duo à jamais liés par des sentiments aussi purs que possible dans un monde tel que le leur. Conneries.
"T'as jamais aimé personne, en fait."
Si, elle aimait sa fille. Celle qu'elle a dû laisser derrière elle en découvrant l'existence de ses pouvoirs, quasiment par hasard. Disons qu'ils ont toujours été là, simplement moins forts, simplement qu'elle refusait de le voir. A partir de là, elle a pigé très vite son erreur de calcul. Elle qui pensait qu'elle serait éternellement réduite à sa pauvre condition s'est retrouvée en possession d'une puissance qu'elle n'aurait jamais pensé effleurer. C'était trop beau pour ne pas en profiter, trop beau pour ne pas céder. Elle a laissé Kára à une bonne amie, s'est dit qu'elle serait mieux avec elle plutôt. Les mensonges, c'est devenu pire à partir de là.

13pm : les drones bourdonnent à l'extérieur quand elle se met à sortir sa paperasse, coup d’œil vers la grosse horloge numérique de son bureau pour vérifier qu'elle est pas plus en retard que d'habitude. Il a fallu galérer pour être considérée à la Völva, s'insérer dans ce cercle de connards pétés de thunes dont elle connaissait pas les codes. Sa femme, c'était quelqu'un de bien. Elle avait tout de suite pigé qu'elle était pas du milieu, essayait seulement de se fondre dans les soirées ultra selects pour devenir quelqu'un. Avoir des capacités magiques c'est une chose, avoir l'influence d'une corpo c'en est une autre. Elle faisait partie de ces personnes qui ont toujours tout eu sans s'être jamais battue pour ça. Elle l'a aidé à comprendre son monde durant toute la période où Sierra faisait de son mieux pour maitriser ses capacités innées, c'est peut-être pour ça qu'elles ont fini par se marier. Parce que Shade croyait vraiment en leur romance et parce que Sierra avait vraiment besoin de Shade.
"T'as jamais aimé personne, en fait."
La magicienne tique un peu en balayant la représentation visuelle (et lumineuse) de toutes les personnes à contacter pour la journée. Si, elle avait aimé. Celui qui était parti, trop. Shade, un peu. Kára, constamment.

16pm : avec la brève (mais vive) impression d'avoir traversé un long tunnel sans lumière, Sierra cesse son agitation administrative. Nouveau coup d’œil à l'horloge qui régit toute sa vie (avec regret), la brune se redresse et quitte son siège pour retrouver l'arrière-boutique. La chute a été rude, sûrement parce que personne l'avait vu venir, encore moins elle. Elle est restée là-bas dix ans, s'est salit plus ou moins les mains, a accepté plus ou moins tout ce qu'on lui demandait, a oublié tout ce qui la dérangeait dans son passé, niait tout ce qui pouvait lui nuire. Jusqu'au jour où on lui a demandé de débrancher du système la seule personne qu'elle ne pouvait pas éliminer.
"Hacktiviste, nom et prénom inconnus, agit sous le pseudonyme de Ragnarök. Pirate et déconnecte nos serveurs, entre autres choses. Possiblement éveillé.e. Possiblement membre d'un groupe contestataire. Possiblement menaçant.e pour la corporation."
Possiblement c'était trop, elle le savait bien, c'était pas la première fois qu'elle faisait ça. En général, elle les faisait pas tuer. Souvent, il s'agissait de gamins qui prenaient peur au premier avertissement. Souvent. Pas cette fois. Elle lui avait dit :
"Il faut que tu arrêtes ça."
Mais elle avait rien écouté, Kára

17pm : sa réunion informelle dans les entrailles du nightclub s'était rapidement et bien déroulée, les poignées de main se sont enchainées et des accords ont été trouvés, c'est le plus important. Survivre ici sans appartenance aux gangs ou aux corporations, c'est presque impossible. Il lui fallait être utile aux autres, c'est pour ça qu'elle s'est décidée à blanchir la thune de tous ceux qui voudraient bien lui offrir une protection. Un nightclub, c'est très pratique pour ça. Sierra profite un instant du silence des lieux pour souffler un instant, évacuer la pression, le haut de la tête appuyé contre les murs froids. Elle avait perdu l'habitude des échanges avec les criminels depuis qu'elle avait quitté le bas Nexus pour fréquenter le haut du panier, elle se rappelle pourtant des mêmes menaces implicites qui planaient au dessus de sa tête, dans chaque phrase, mot, silence un peu long. Personne n'avait compris quand elle avait refusé de tuer Ragnarök, surtout pas sa femme qui lui avait demandé trop d'explications, qu'elle avait fini par trouver d'elle-même à force de se heurter à un mur. Les souvenirs de cette nuit là sont flous, elle se souvient s'être vue reprocher les mensonges à répétition, de ne jamais avoir mentionné l'existence de Kára, le fait qu'elle ne lui faisait pas confiance. Et puis les menaces. Celles de tout révéler. Les souvenirs de cette nuit-là sont flous, elle ne sait plus vraiment à quel moment elle a décidé qu'il était préférable de la tuer.

19pm : ça commence enfin à s'agiter au Kaitangata, le but était de faire de cet endroit sa nouvelle chance. Elle était dans la merde jusqu'au cou après tout ça, il fallait se réinventer après s'être fait salement virée, laissée pour morte dans une vieille ruelle qui sentait la pisse et la novacoke. Le Kaitangata est un repère de neutralité, pas de violence à l'intérieur, respect des travailleurs que ce soit au bar ou au strip-tease, tout le monde peut y bosser à condition de mettre ses différends de côté. Il a fallu se réinventer même quand elle avait envie de crever, elle a changé de nom, changé d'histoire, changé d'allégeances et a pris soin de les garder pour elle cette fois. Avec naïveté, elle espère toujours se rattraper auprès de Kára et a rejoint Attack! en partie dans cette optique. Sans pouvoir réellement se dévouer corps et âme à une cause après avoir vécu trop de vies différentes, elle en veut beaucoup à la Völva pour ce qu'ils lui ont fait et ne serait pas triste de les voir enfin tomber. En attendant, la fête doit pouvoir continuer.

Derrière l'écran

Avatar : Yennefer (the Witcher)
Pseudo : Antarès
Âge : La vingtaine  
Pays : France/Suisse
Fréquence de connexion : Ça dépendra de la période mais le plus souvent possible  
Comment as-tu connu Street Wyrd ?: Discord des rpgistes
Quelque chose à ajouter ?: GG Sieben pour l'immense boulot que t'as fait et hâte de pouvoir faire du rififi dans le coin    

Signes distinctifs

« Je vais te dire ce que j'en pense de cette femme : elle est même pas humaine. Foutue vipère, parait qu'elle a des écailles plein les bras, le long des cuisses aussi, dégueulasse. Elle a essayé de les cacher longtemps mais maintenant, semblerait qu'elle en a plus rien à foutre. C'est plus vicieux que ceux qui se trainent avec une tronche de castor, mais regarde là bien dans les yeux et tu verras qu'il y a un truc qui cloche. C'est violet déjà, ça a rien de naturel ça, hein ? Ça fout les jetons, sans déconner. »

«  Elle se la joue grande dame maintenant qu'elle a trainé avec les corpos de la Völva, ça faisait moins la fière quand elle était sur le trottoir avec nous. C'est curieux du coup, l'impression qu'elle laisse sur les gens. Elle a jamais vraiment quitté la rue et s'est toujours pas remise de son expédition corporative. Ça se voit dans ses fringues, et surtout dans sa manière de nous regarder quand elle nous croise. Salope. »

1m65, cheveux noirs, longs et bouclés, yeux violets et pupilles verticales, langue légèrement plus étroite que la moyenne, des écailles aux reflets irisés le long des avants-bras, sur les cuisses, le long de la colonne vertébrale, tatouages runiques aux poignets.

Caractère

« Elle ment tout le temps, cette vipère. Impossible de lui faire confiance, demandez à qui vous voulez dans cette foutue ville. Personne n'a la même version de l'histoire, il parait qu'elle est même pas vraiment italienne. Impossible de savoir qui elle est, elle vient pas d'ici de toute façon et les gens qui la connaissaient avant disparaissent mystérieusement. Si on doit bien lui accorder quelque chose, c'est qu'elle a de l'imagination. Ça la rend pas moins flippante. »

« Sierra ? Ambitieuse. Opportuniste. Elle aurait vendu n'importe quoi pour monter au sommet, mais maintenant ? Maintenant je sais pas ce qu'elle fait, je pense pas qu'elle veuille retourner là-bas. C'est difficile de comprendre, je sais juste qu'elle est toujours en colère. Elle cessera jamais d'être en colère. »

« Tout ce que j'ai à dire, c'est : quelle allumeuse. »

« Je pense que tout le monde a des bons côtés, voyez ? Je sais qu'elle peut se montrer sincèrement douce quand elle le veut bien, et je parle pas du baratin mielleux qu'elle sert aux autres. Menteuse, sûrement. Hypocrite, aussi. Mais mauvaise ? Non. Non, je ne crois pas. »

Ambitieuse, opportuniste, menteuse pathologique, douce quand ça lui prend, maternelle, affectueuse, charmeuse, intéressée par le monde qui l'entoure, méfiante, mystérieuse, impitoyable, revancharde, fière.