Piotr Askhan

Je suis un émergé

Piotr a découvert son don par hasard a la fin de son adolescence. Un instant, il diagnostiquait un drone à l'aide de son commlink, le suivant il se rendait compte que ce dernier était éteint.
À une époque où l'existence des technomanciens n'était pas encore publique, comprendre ce qui lui arrivait ne fut pas une mince affaire. Il lui a fallu de longues semaines à écumer les tréfonds du cyberespace pour, enfin, trouver quelques témoignages de personnes partageant ses caractéristiques singulières.

Un peu effrayé au départ, cette nouvelle compréhension de son terrain de jeu préféré ne tarda pas à l'enivrer. Sûrement un peu trop, il était moins prudent alors et ne se rendait pas compte de l'importance de la piste éclatante qu'il laissait dans son sillage.

Embrassant naturellement le courant des dronomanciens, il prenait grand plaisir à échanger avec eux des conseils sur l'entretien de drones, ou retrouver certains résidents de Nexus le temps de quelques courses.
Ce qui n'est plus si souvent le cas depuis que les corpos lui ont mis la main dessus et qu'on l'a aidé à s'en enfuir. S'il serait exagéré de dire que cette expérience l'a rendu paranoïaque, méfiant serait plus juste. Aujourd'hui plutôt solitaire, il ne fréquente plus les réseaux secrets de technomanciens et, qu'il sache, les seules personnes au courant de sa résonance sont celles à l'avoir sauvé.

Moins intéressé par l'attaque, il ne transige cependant pas sur les protocoles de défense : hors de question qu'un indésirable abîme ses bébés en les hackant.

Piotr a certainement vu beaucoup de choses, la majeure partie à travers ses robots. Plonger est devenu une seconde nature pour lui, un acte aussi naturel que respirer.

À ce jour, il a compilé trois sprites : un Code sprite, un Machine sprite et un Tutor sprite.

Son filtre de réalité ressemble à une ruche dont il serait la reine, depuis longtemps relaxé par le bourdonnement incessant des ouvrières qui s'échinent à garder de l'ordre dans son espace.

Histoire

Piotr fait partit des premières générations d'enfants nés trolls. Sa mère, à l’époque, a vécu la gobelinisation de plein fouet qui a eu un impact plus que désastreux sur sa vie. Alors mariée avec deux filles et un fils, Lia fut la seule à avoir le malheur d’être impactée par le passage de la comète. Et quel impact, quand au milieu d’une conversation anodine son corps commença à s’allonger, ses dents à pousser et que des cornes sortirent de sa tête.

Originaire d’une petite bourgade encore réfractaire aux premières EGI, autant dire que son entourage ne l’a pas très bien apprécié. Violemment rejetée par sa famille et licenciée peu de temps après, elle immigra à Nexus dans l’espoir que sa nouvelle apparence y soit mieux accueillie.
Bien vite, elle découvrit que la société utopique que lui vendaient les spots publicitaires n’avait rien à voir avec la réalité. Cloîtrée en Avalon, elle ne dut son salut qu’aux aides apportées par l’Association Para-Nobilis et au maigre réseau d’aides qu’avaient créés des trolls et orks tout aussi désœuvrés qu’elle.
C’est ainsi qu’elle fit la rencontre d’Aaron Pyriev, jeune troll qui avait également connu une brusque chute sociale suite à sa mutation. Dans les bras l’un de l’autre, ils redéfinirent leur sens de la normalité et de leur union naquit un fils unique : Pavel.

Et Pavel était… épuisant, pour le moins. Une boule d’énergie qui court dans tous les sens n’est déjà pas toujours facile à canaliser, alors quand elle peut jouer à faire le bélier en fonçant toutes cornes devant dans les jambes de ses parents, n’en parlons pas.
C’était sans compter sur sa découverte de ce qui deviendrait la passion de toute une vie : le bricolage de drones et autres engins robotiques. Si le temps passé enfermé dans sa chambre à remettre sur pieds de vieux instruments récupérés offrait au couple Pyriev un repos bienvenue, les choses étaient toutes autres dès qu’il était question de les tester. Au mieux, les inventions qui en ressortaient étaient particulièrement inutiles et ne faisaient rien de précis. Au pire… Disons qu’utiliser ses cornes pour tout détruire sur son passage était un passe-temps moins dangereux pour son entourage.

Et puis il plongea pour la première fois.
Et n’émergea plus.

Ce comportement obsessionnel, oserait-on dire d’addict, s’empira au décès de son père durant son adolescence. Déjà loin d’être riches, une bouche de moins à nourrir ne compensa pas la perte de son salaire et Pavel découvrit une autre utilité à ses lubies : ça peut rapporter gros. Enfin, juste rapporter, dans un premier temps ce fut déjà ça de pris.
C’est comme ça qu’il découvrit, d’abord, les pans les plus sombres du cyberespace où tous types de trafics vont bon train, puis qu’il apprit à faire fructifier (ou perdre l’intégralité) de ses gains illégaux lors de courses de drones (une autre passion dont il ne s’est jamais départi).
Oh, ça a lui avait bien valu son lot de problème à l’époque, mais alors il n’avait encore jamais mis les pieds dans la cour des grands et aucun risque ne lui semblait mériter de s’asseoir sur de l’argent facile.

Les années défilèrent comme les précédentes, jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il avait un truc en plus. C’était arrivé comme ça, un jour comme un autre, tandis qu’il utilisait son commlink pour soigner un drone qui se portait particulièrement mal suite à sa dernière course. Il avait lancé son script de diagnostic, était allé se chercher un café et, sur le retour, avait retrouvé son commlink négligemment jeté sur son lit.

Passés les premières semaines de crainte et d’incompréhension, l’euphorie l’avait emportée et Pavel passa les semaines suivantes à tester jusqu’à quel point son expérience du cyberespace (de la plongée) était sans commune mesure avec ce qu’il avait connu jusque-là.
Evidemment, ses petites affaires de l’ombre et ses compétences de rigger en profitèrent grandement, lui permettant de connaître un semblant de belle vie les quelques années qui suivirent… jusqu’à ce que la réalité ne se décide enfin à le rattraper, et que pour la première fois il doive réellement subir les conséquences de ses actes.


A ce jour, il ne sait toujours pas avec certitude qui l’a kidnappé. Il soupçonne une des filiales obscures de Tyr Inc. mais n’a rien trouvé de concret pour étayer son intuition. Pas plus qu’il ne se souvient avec précision de ce qu’il s’y est passé ou ce qu’ils lui ont fait subir, peut-être pour le mieux, car les rares souvenirs qui parviennent à se frayer un chemin dans les brumes de ces longs mois passés sous drogue sont suffisants pour le réveiller couvert de sueur.
On l’avait prévenu pourtant, les quelques technomanciens avec lesquels il était en contact avaient tous bien insisté sur le fait qu’il devait absolument rester discret pour ne pas tomber dans le collimateur des corporations… Trop impétueux, il s’était convaincu que ce n’était pas quelque chose qui risquerait d’arriver, pas à lui, il était trop bien pour ça, lui.

Si seulement il pouvait au moins avoir la consolation de se dire qu’il ne devait qu’à son ingéniosité sa libération, mais il n’a joué que de chance. Il était encore sous les effets du traitement de ses ravisseurs lorsqu’une épaule chaleureuse l’a traîné hors de ces lieux sordides, parfaitement inconscient du nouvel endroit où on l’emmenait.
Il a ensuite fallu que d’autres le prennent sous leur aile et s’occupent de lui le temps que son corps se sèvre et que ses esprits lui reviennent plus complètement. A sa grande surprise, ses bienfaiteurs ne le mirent pas à la porte dès que ce fut (à peu près) chose faite, bien qu’ils ne lui révélèrent pas leur identité pour autant. La seule personne avec laquelle il pouvait converser plus librement le rencontrait dans le cyberespace, sous couvert de l’anonymat de son persona.

On pourrait presque dire qu’au fil des jours un semblant de confiance s’était instauré entre les deux, du moins suffisamment pour lui révéler être membre des Voodoo Boys et, au vu de ses évidentes facilités avec le cyberespace, proposer à Pavel de les rejoindre sous sa tutelle.
Avant ces évènements, il y aurait sûrement réfléchi. Mais désormais il leur devait la vie et n’hésita pas avant d’accepter.

D’abord, ils l’aidèrent à se forger une nouvelle identité : Piotr Askhan naissait dans le monde de la chair, Ananse Solyme faisait son apparition dans le cyberespace –plus soucieux des traces qu’il peut laisser dans son sillon cette fois.
Une fois ses marques faites dans leur petite organisation (où il s’occupe d’à peu près tout ce qui peut toucher de près ou de loin à des drones ou du rigging et sert de spider de renfort lorsqu’il faut assurer la sécurité de lieux), Piotr reprit les affaires que Pavel avait laissé en suspens dans le cyberespace. Pas vraiment de quoi rouler sur l’or, mais au moins suffisamment pour s’assurer les commodités de base.

Désormais, préférant éviter donner le moindre signe de vie à sa pauvre mère, il sillonne les rues du moyen et du bas Nexus au volant d’un camping-car qui lui sert plus d’atelier ambulant que de maison. Oh, mais il n’y vit pas seul ne vous inquiétez pas ! Des drones aux allures d’insectes furètent librement dans l’habitacle, et ses plus fidèles compagnons sont deux gros chiens de garde (mais non voyons ils ne cachent aucune arme) qui veillent sur lui dès qu’il est en plongée.

Derrière l'écran

Avatar : Hacker Brian d'Eddy Shinjuku
Pseudo : Sieben
Âge : 25 ans
Pays : France
Fréquence de connexion : Beaucoup/7
Comment as-tu connu Street Wyrd ?: Meh. Y paraît qu’je vois quotidiennement sa tronche depuis des mois.
Quelque chose à ajouter ?: Here we go \o/

Signes distinctifs

Crevette de troll, s’il reste plus imposant qu’un humain ou un elfe lambda, son apparence longiforme souffre de la comparaison dès qu’il se tient aux côtés d’un ork ou d’un autre troll. Un peu plus grand que la moyenne, sa posture horrifierait n'importe quel médecin ; des années passées sous un toit trop bas ont laissé leur marque.

Changés avant qu’il ne découvre sa résonance, à une époque où les rues étaient encore bondées de joueurs d’Electronic Ninjas, ses yeux permettent d’afficher la réalité augmentée et les câblages sur ses mains d'interagir avec sans gants appropriés. Il a également troqué sa vision thermographique naturelle contre une vision dans le noir dans l’affaire.

Sa corne gauche semble raffistolée par une plaque en métal grossièrement vissée dessus. Il donne une raison différente à chaque fois mais n’en croyez rien : c’est purement esthétique.

Caractère

Piotr est un piètre troll. Assez lâche, il a en horreur de se mettre physiquement en danger et n’acceptera de vous tenir compagnie dans un lieu louche que s’il est en plongée dans l’un de ses drones. Après tout (même si on se demande souvent s’il a bien conscience qu’ils n’ont pas d’existence propre tellement il les choit), pourquoi se mettre en danger quand il peut rester bien au chaud dans son van ? De toute façon ce n’est pas comme s’il vous serait bien utile dans un combat, au mieux il finirait planqué derrière le premier objet venu, au pire vous pouvez compter sur lui pour être le premier couché.

Survolté, il a toujours un bon plan sous le coude et ne sait pas travailler sur moins de cinq projets en parallèle. Lesquels sont menés à bout, ça c’est une autre histoire. Il s’ennuie vite, parle trop, souvent pour ne rien dire (et continuera d’autant plus que vous lui demanderez de la fermer) et a tendance à perdre pieds dans le monde de la chair. Laissez-le une semaine seul entre vadrouille dans le cyberespace et bidouillages de drones et vous le retrouvez sûrement à moitié mort d’inanition « parce qu’il a oublié ».

L’introspection, penser à l’avenir, tout cela ne sont pas des choses pour lui qui s’est habitué à vivre dans l’instant et profiter de ce qu’il a à disponibilité. C’est un bon vivant qui ne saurait souffrir de la moindre contrainte sauf lorsqu’elles touchent à ses devoirs envers les Voodoo Boys ; laissez-lui la charge de prendre soin de lui-même comme un grand garçon et il n’en sera que trop heureux. Sans doute continuera-t-il à se jeter dans des problèmes plus hauts que lui mais au moins il l’aura fait de son propre chef, c’est tout ce qui importe.