Le rapport à la magie, qu’elle soit naturelle ou cyber, tient plutôt d’un intérêt particulier chez Tankred, surtout depuis quelques temps. Elle ne l’effraie pas, elle ne l’écoeure pas, elle l’intrigue et ceux qui l’a contrôlent, avec. Son obsession le pousse à explorer des sentiers sur lesquels il ne s’était jamais aventuré jusque là. À rencontrer quelques Éveillés et Émergés dans le plus grand secret dans l’espoir de voir en eux et leurs dons, son propre salut.
Avant cela, Barton n’avait aucune réelle idée ou pensée sur le sujet, cela l’indifférait. Il y avait du bon et du mauvais là dedans, comme dans toute chose. Que pouvait bien y faire un type lambda comme lui ? Il vient d’un milieu pauvre où tout le monde avait un point commun : la misère. Alors que l’on soit méta, magicien… il s’en contre-foutait. Sur le sujet des “différences”, l’Humain a toujours été ouvert d’esprit.

Les améliorations
Tankred possède de nombreuses améliorations cybernétiques issues de la technologie développée par Fuchi Industrial Electronics qui est l’un de ses principaux sponsors. Avec le temps, “Kaze” en est même devenu une vitrine vivante. Les dirigeants de la firme ont su parfaitement saisir son désir d’excellence… un peu trop. On en voit le résultat sur sa santé mentale.
Son système nerveux central a été augmenté via le remplacement de la moelle épinière et de la colonne vertébrale. La première dispose d’injecteurs de fluide cortical de synthèse et de senseurs nerveux de nouvelle génération apportant une meilleure transmission au cerveau, réponse musculaire, se traduisant par des réflexes fulgurants. Cela oblige Barton à une rigueur médicale et une hygiène de vie impeccable pour surveiller le taux de pureté des fluides qui, dans le cas contraire, pourraient empoisonner le cerveau et le tuer.
La colonne vertébrale sert à la fois de bouclier mais aussi, d’articulation renforcée au membre supérieurs et inférieurs. Ses bras et ses jambes ont été remplacés par des prothèses capables de subir les charges de son système nerveux amélioré. Ces implants servent aussi de connecteurs et de passerelles à son armure de Motorball.
En dehors du ring, elles servent aussi à le défendre en cas de besoin. Dans ses avant-bras sont dissimulées deux lames de polytitane aiguisées au laser.
Comme un bon nombre de personnes à Nexus, Tankred possède un commlink.

Histoire

Si l’on connaît la vie de Tankred Barton dans ses moindres détails, on pourrait y voir là, l’archétype du self-made man qui va au bout de son rêve. L’exemple même qu’à Nexus, si l’on travaille assez dur, on peut se faire “une place au soleil”. Peut-être. Mais à quel prix ?

Il vient de la base, même de la fange si l’on peut dire. Un gamin des rues qui n’a rien eu d’autres que des coups qu’il a finit par rendre. La génitrice n’était plus personne quand elle fut jetée, enceinte, dans le caniveau de Chemmis. Certaines mauvaises langues diront que ce n’était qu’une pute parmi d’autres, qui avait les dents trop longues avec un client. D’autres, que c’était une maîtresse qui en demandait trop au point de jouer avec le feu. Toujours est-il que la donzelle a fini par accoucher en étant complètement défoncée à la mescal’ et que son fils a failli ne pas survivre à sa première heure. Deux jours plus tard, elle était partie, laissant derrière elle le bébé qui sera confié à l’orphelinat déjà plein à craquer, du quartier.

Le gamin va passer ses quatorze première année de sa vie dans cet endroit sous la bienveillance relative du temple Shinto du coin. Le Japon ou tout du moins, sa réminiscence ici à Nexus, sera au cœur de son identité alors même que ses origines disons biologiques ne lui préparaient en rien. Son diminutif, “Kaze” vient de là et il le préfère au nom attribué sur son ID. Bref, malgré la sévérité des moines et des laïcs chargés de l’éducation relative de cette mauvaise graine en devenir, c’est quasiment sans surprise qu’il verse dans la délinquance non sans se passionner pour un autre pan de la culture nippone dissociée : les arts martiaux. Bagarres, vols, braquages tout y passe et tout le ramène aussi vers ce premier pilier d’une existence minable, cette “voie”.

C’est un premier pas vers la vie du gosse. Le second, c’est le motorball.
On y joue dans la rue, avec des rollers trafiqués et une vieille balle d'entraînement raflée dans les sous-sols du stade. C’est la révélation pour ceux qui n’ont rien d'autre que ça ou la taule. Et il s’y plonge à corps perdu. Les différents clans de gamins du Chemmis s’organisent en équipe, pas de règles, pas de limites, juste celle de gagner. Un playground à la dure qui forge les corps, les cœurs et les esprits. Les moins chanceux ne se relèvent pas, il n’en fera pas partie.
“Y’a un truc chez c’gosse” avait-il dit au mécano qui se tenait à ses côtés. Lui, c’est Milko. Celui qui le repère alors qu’il n’a même pas dix huit ans. Celui qui le tire de la rue et le colle dans son écurie miteuse mais honorable, qui lui apprend la rigueur, le travail et à rester dans les clous. Qui lui fait comprendre l’importance de sa chance et l’opportunité qui s’offre à lui. Milko, c’est le père que Barton n’aura jamais plus. La destinée est en marche.

L’écurie Astral, c’est le petit poucet parmi les requins du motorball. Petite écurie, petit moyen mais grands talents. À tous les niveaux. Barton est l’outsider affiché mais il a une vision du jeu, une intelligence, un instinct que les autres qui n’ont rien à gagner n’ont plus. Milko et ses acolytes sont des transfuges de Fuchi Industrial Electronics. Ils ont décidé de se mettre à leur compte et de montrer que même sans les Corpo’ on peut faire de grandes choses. Il y avait un idéal derrière tout ça et Tankred en fut le visage. Le champion. Après la deuxième année, Astral est championne. Et ça n’arrêtera plus. Enfin, pas avant ce jour-là. C’était il y a 15 ans.
Barton en veut plus. Il est en pleine ascension, tout va très vite, trop vite et les pieds ne touchent plus le sol. Milko refuse de voir son poulain, celui qu’il voit comme un fils céder à la course au cybernétisme avancé au prix de sa vie et de sa santé. Fuchi, la maison mère, lui propose un contrat en or et des tas de moyens augmentiques. Barton accepte. Son père en aura le cœur brisé mais c’est mal le connaître. Il fera tout pour garder son fils auprès de lui, même pas pour les crédits ou son écurie mais pour lui sauver la vie. Et ça le tuera.

Cela faisait trois saisons que Kaze était chez Fuchi quand il apprit la mort de son “père” dans le plus grand dénuement et silence. Irina, sa seconde, était venue lui annoncer la nouvelle avec toute la colère, la rancœur, l’amertume et les regrets qui vont de pair.
“T’es si ingrat que ça ? Tu as oublié tout ce qu’il a fait pour toi ? “ lui avait-elle lancé au visage. Ce fut la première fois qu’on mit Barton face à sa bêtise et ses plus grands regrets. L’année suivante, à la grande surprise de tous, le numéro 1 du Motorball se retire et il est temps de voir qui va prendre sa place. “Ce sera moi et personne d’autres” avait-il juré. Il racheta l’écurie moribonde Astral rebaptisée Milko Astral, reléguée dans les tréfonds des championnats secondaires, Fuchi accepta le sponsoring et l’association. Il fallut une saison pour redresser la barre, puis une autre pour revenir dans la course et la suivante, le nouveau numéro 1, c'était lui. Depuis 10 ans, c’est toujours lui.

Dans tous Nexus, son visage est connu. Le nom de Milko n’est plus oublié. On sait qui il est et son coureur vedette y tient. Il a cédé la gérance à Irina devenue entre temps, son épouse, celle qui a su lui mettre le nez dans sa merde et redresser la tête. Milko Astral est investi auprès des gamins pour leur offrir une chance, que ce soit sur la piste ou dans les stands. Le vieux temple Shinto et l’orphelinat possèdent un bienfaiteur inconnu qui veille à leur sécurité dans le Chemmis. Et lui, il continue le rêve de son père mais aussi le sien. Idyllique n’est-ce pas ?
La naïveté peut être la plus terrible des armes dans ce monde. Fuchi n’a jamais dit son dernier mot quant à laisser filer son poulain et poule aux œufs d’or. Ses avancées techniques offertes dans le cadre du partenariat avec Astral, n’a rien d’altruiste ou d'honnête Pas quand un paquet de crédits est en jeu à chaque match. Les prothèses de Kaze sont certes les plus performantes du plateau mais ce qu’on ne dit pas, c’est à quel point elles sont nano-trafiquées et le Ripper qui se trouve dans son nouveau liquide corticale n’est pas en reste.

Le temps passe et il le refuse.
L’hégémonie d’Astral et de Kaze peut décliner à tout moment et ça l’effraie. Qu’est-ce qu’il pourrait devenir ? Irina et ses plus proches parents lui rappellent à quel point il pourrait aider en dehors du ring quand Fuchi sait appuyer sur son ambition et ses désirs les plus terribles. C’est sans compter sur sa vie privée jusque-là hermétiquement protégée qui refait surface dans les sphères les plus sombres de la grille. Une folle rumeur quant à l’identité réelle d’un géniteur jusque là, complètement oublié. Et puis, que dire des schémas techniques volés chez Fuchi que l’on a pas encore reliés à leur propriétaire ? Si l’on découvrait la supercherie, qu‘adviendrait-il ?
Après l’apogée, il y a toujours une chute. Reste à savoir quand elle se produira.

Derrière l'écran

Avatar : RedPOol
Pseudo : Tankred
Âge : 35 ans
Pays : France
Fréquence de connexion : Aussi souvent que possible.
Comment as-tu connu Street Wyrd ?: Par le biais de son créateur, Sieben
Quelque chose à ajouter ?: Très contente de trouver un RPG de cet acabit

Signes distinctifs

Il ne compte plus le nombre de cicatrices qu’il peut bien porter sur ce qu’il reste de derme purement biologique. Ses années au sein du championnat de Motorball ne l’ont pas épargné mais pour tous les crédits du monde, il n'arrêtait.
Ce qui le distingue plus facilement des autres, ce sont ces prothèses cybernétiques qui sont venues remplacer bras et jambes ainsi que la colonne vertébrale renfermant un système nerveux central augmenté. Une course à l’amélioration poussée par une carrière sur le déclin où tout va vite, beaucoup trop vite pour suivre le mouvement. S' il veut rester numéro 1, il doit faire plus de sacrifices . Mais jusqu' où, cela va-t-il l'emmener car la Cyberpsychose le guette, elle attend le bon moment pour s’installer durablement. À moins que ce ne soit déjà le cas ?

Caractère

Parti de rien, il a maintenant tout. Du moins, il l’avait. Tankred est un travailleur acharné doté d’une volonté de fer que bien peu sont capables de faire plier. Il a tout donné pour le sport qu’il pratique car il y a vu, une bouée, un phare dans sa nuit misérable. Le Motorball lui a tout offert et il lui reprendra tout, il en est conscient pourtant sa volonté de rester dans ce monde frise l’obsession.

D’un homme bon et altruiste, il n’a jamais oublié d’où il vient et se sert de sa notoriété aux bonnes œuvres, Kaze est un vent versatile que la Cyberpsychose qui s’installe fait devenir violent, obsessionnel et paranoïaque voir même dangereux. Il est sur le fil du rasoir. On essaie de l’en sortir mais ses choix deviennent de plus en plus irrationnels.

Il n’a jamais cherché la gloire ou l’adulation, mais maintenant qu’il l’a possède ce serait mentir de dire qu’il ne les aime pas. Cela a pu le rendre par le passé, arrogant voir même le faire passer pour le dernier des cons. Il a appris malgré lui, à redescendre sur terre dans une période critique de sa carrière, c’est d’ailleurs là qu’il s’est rendu compte que sans le Motorball, il n’était rien. Il veut être quelqu’un pourtant.

En dehors des crises dont les médecins de son équipe connaissent l’origine, il est doux malgré un air froid et hautain. Il en “impose” et comprend mieux que personne le monde du Motorball ses règles, le rôle à jouer dans ce microcosme. Celui de Dieu vivant inatteignable et pourtant… déjà si fragile.